La campagne de lavage des mains dans la lutte contre la fièvre hémorragique à virus Ebola, a été bénéfique. Se laver les mains est un facteur déterminant pour le maintien de la santé individuelle et collective. Cette année aucun cas de choléra n’a été enregistré en Guinée affirme le Dr Mamadou Rafi Diallo, directeur général du service national de la promotion de la santé. Ce qui veut dire que le lavage des mains fréquent peut éviter la diarrhée, la fièvre typhoïde, le choléra, pour ne citer que ceux-là.
Il reste à savoir si cette pratique peut être intégrée dans les habitudes des populations, après l’épidémie à virus Ebola. Aujourd’hui, des seaux contenant de l’eau chlorée sont installés dans les tous les services publics, les écoles, les marchés et autres lieux de travail à Conakry et à l’arrière du pays.
Selon le Dr Mamadou Rafi Diallo, un programme de promotion de l’hygiène dans les pratiques familiales, et les lieux publics dont le lavage des mains, mis en place par le département en charge de la santé et de l’hygiène publique sera opérationnel à la fin de l’épidémie Ebola. L’un des objectifs est de continuer le lavage des mains dans tous les services publics en particulier les écoles et les formations sanitaires. « Nous allons installer des forages dans les écoles et hôpitaux, pour faciliter le lavage des mains. A la longue, nous solliciterons l’appui des partenaires techniques pour le savon et le chlore. Mais pour l’instant, tout est pris en charge par le département. Nous avons compris que le lavage des mains peut en partie nous sauver des maladies diarrhéiques. Les parents aussi doivent s’investir pour que le lavage des mains reste dans les habitudes familiales. On a pas enregistré d’épidémie de choléra cette année, parce que le lavage des mains est un acte efficace pour la lutte contre les maladies véhiculés par les mains sales…», a précisé le Dr Mamadou Rafi Diallo.
Interrogé sur la question Pierre Agossadou, directeur général d’une école privé sise à Kipé (Ratoma), “Maintenant les enfants sont habitués à se laver les mains. Dans mon école, il y a 14 seaux d’eau chlorée installés devant les salles de classes et à l’entrée principale de la cour. je suis surpris, même les enfants de la maternelle ont compris. J’en vois certains sortir de leur classe pour se laver les mains. Les années précédentes, beaucoup d’enfants vomissaient et avaient la diarrhée. Ils mangaient sans se laver les mains. Ces vomissements et diarrhées ont diminué avec le lavage des mains aujourd’hui. »
L’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance), a également mis en place un programme de relance de lavage des mains après Ebola. Ce projet couvre tout le pays et consiste à fournir du savon aux écoles et aux structures sanitaires. « Ebola nous a permis de passer à la vitesse supérieure dans le domaine de l’hygiène. Avec le programme de relance nous allons également faire des séances de sensibilisation aux hygiénistes dans les hôpitaux et refaire les latrines publiques. Les fonds de ce programme vont être doublés compte tenu de l’importance du projet », explique El Hadji Mamadou Barry, spécialiste Eau, Hygiène et assainissement à Unicef.
Mariam Djédjuss Barry